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Miré au Togo
9 novembre 2017

Le départ, le voyage, et l'antichambre du Paradis à Lomé

Le départ

C’est la famille de Nicolas qui vient agiter les mouchoirs à Blagnac, le 3 novembre vers midi. Avec un horaire décontracté, puisque l’heure de retard de l’avion est mise à profit pour les derniers adieux aux trois petits-enfants présents, et leurs deux parents. L’escale à Lisbonne nous remémore le centenaire de Fatima quinze jours auparavant, où nous étions passés au même endroit, après avoir confié toute la période à Nossa Senhora de Fatima, et médité la pédagogie que Notre Dame a développé vis-à-vis des trois voyants, enfants à peine plus âgés que les trois petits que nous avons quitté tantôt. En pensant comme les voyants ont supporté les questions tordues d’adultes cherchant à démasquer une invention des visions, nous voyons la maturité que peut atteindre un enfant, lorsqu’il se met profondément dans les mains de la Sainte Vierge. A nous d’en faire pareil ce soir, à ce tournant de notre vie. Notamment, l’enquête par le maire franc maçon déclaré d’Ourem, les enlevant le 13 août, pour les soumettre à des menaces de mort séparément, camouflées ensuite en une invitation à prendre le goûter avec ses propres enfants prénommés « Franquelin, Jaurès, Victor Hugo et Démocratie » pour détourner le soupçon d’enlèvement nous a bien marqués quant aux ruses que peuvent revêtir des hommes pour attaquer l’Eglise et Dieu. Mais aujourd’hui, ce n’est qu’une escale, avec un déjeuner frugal. Pendant l’étape Lisbonne-Lomé, c’est le calme absolu, avec un trajet plein sud qui nous fait survoler l’Algérie de Charles de Foucauld entre Ghardaïa et Tamanrasset, avant de voir la nuit tropicale tomber d’un coup à l’approche du terminus.

Et là, alors que nous pensons rejoindre une mission avec des conditions spartiates, nous sommes accueillis comme des rois, mais pour savoir par qui, faut nous le demander, vu la large publication de ce blog.

Nous voilà dans l’antichambre du paradis pendant 36 heures, le temps d’une escale d’un bateau, avec visite guidée de la ville à la clé, et relaxation bienvenue dans une villa quasi bord de mer. Merci aux hôtes de ce séjour-là. Le tour du marché le lendemain nous immerge dès l’abord dans la sérénité. Non, le niveau de vie n’est pas élevé. Et non, il n’ya pas d’animosité anti blanc palpable. Et oui, les tissus sont colorés, et l’artisanat à base de bois exotique est délié et finement marqueté. On peut se comprendre, et on trouve jolis pyjamas pour enfants. Pour plus de renseignements, venez nous rendre visite. En effet, il convient de passer par Lomé pour atteindre Aledjo, et vous aurez le loisir de déguster cette étape.

Le Petit Futé vous décrira mieux que moi, la cohorte énorme arpentant la RN1 des camions  ravitaillant le Burkina Faso. Ce pays est dépourvu de port sur l’Atlantique, d’où le lourd transport terrestre. L’état étique des camions, et leur propension à l’arrêt prolongé en pleine voie (on dit une panne) sont extrêmes. Leur chauffeur, à la recherche qui d’un moyeu, qui d’un pont, ou au minimum des restes ferraillants d’une roue décharnée, dont le pneu a achevé sa course traîné sur de nombreux mètres sur sa jante figée écorchant le bitume, le disputent à Sernin à Toulouse derrière le taureau. Nul ne sait si le pneu mourant a accompagné Saint Sernin au Paradis (synecdoque ?). Bref, nous nous extirpons de l’ankylose. Malgré le bon état de santé de notre minibus, les ans n’effacent pas l’arthrose des carcasses.    

Nos disques intervertébraux résistent à peine mieux que les freins des camions burkinabés.

Et ça y est nous y voilà, au-dessus, au sommet d’une douce montée sur la colline, prendre à gauche en plein dans le virage, sur la piste non indiquée, et c’est la porte du Foyer, discrète dans le crépuscule, la grille. Puis, nos hôtes pour six mois nous entourent. Ils avaient suivi heure par heure notre progression au téléphone, et guettaient.

L’accueil souriant de la maisonnée « Bonne arrivée » va durer trois jours, puissant analgésique sur nos courbatures. 

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Miré au Togo
  • Miré et Manel partent au TOGO six mois. C'est une mission de service pour le Foyer de Charité d'Aledjo, sous la protection de Marthe Robin. Suivez le récit au jour le jour de leur itinéraire.
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