J 136 - 5° Dimanche de Carême

                                                                                     C'est avec des échanges entre hommes que Saint Jean trace cette page d'évangile. D'abord entre des Grecs extérieurs aux Juifs qui vont voir Philippe et lui poser la question essentielle : je veux voir Jésus ! Mais Philippe lui-aussi passe par une phase de gestation spirituelle : il va voir André. Ce n'est que quand ils sont deux, ou qu'ils ont construit un rapport spirituel à deux ou à plusieurs, qu'ils cheminent vers Jésus. Bien sûr, Jésus élève le débat : le grain de blé ne peut rester seul. Il a besoin d'échange lui-aussi, avec Dieu. Et c'est cette Alliance, dans la perte de sa vie, dans le détachement du monde qui constitue notre clé pour la vie éternelle.

Et Jésus en est bouleversé. C'est tellement fort que Dieu lui-même intervient comme le tonnerre de l'orage : l'Alliance Père-FIls est une glorification. Et c'est Jésus qui nous confirme que ici prend place le jugement du monde, la défaite du démon quand le travail d'Amour entre les Grecs et Philippe, entre Philippe et André, entre Grecs, Philippe - André et Jésus se fait bien, que le monde est jugé, et la vie éternelle apparaît.

Au Foyer de Charité d'Aledjo, les Grecs ce sont les Retraitants. Philippe, c'est la communauté et le père Dansou qui accueillent les Retraitants. André, risquons que c'est Marthe Robin : elle voit Jésus en direct chaque semaine, et doit donc pouvoir aider les Membres de Foyer à en faire autant à chaque instant, et non pas seulement le 5° Dimanche de Carême quand un Retraitant Grec le demande. Le Christ, c'est le Christ toujours, demain, éternel, qui reviendra, la gloire.

                                            C'est pour voir si vous suivez toujours ; on en oublierait presque de vous parler de notre virée cycliste à Kpewa sous les cumulo-nimbus, et le déjeuner avec le frère Florent de Saint Jean de Dieu, notre chirurgien préféré (je n'emploie pas ici le mot fétiche, qui serait sujet à fausse interprétation). Dans son hôpital de Tanguieta au nord du Bénin voisin, 450 lits, il a besoin de tout, à commencer par des chirurgiens pour l'aider.