J 93 - Samedi 3 février 2018 - A Kara

                                                                                                                                                 Belle journée de fin de semaine à Aledjo. La lune est là. Les anacardes mûrissent dans leur arbre au-dessus de chez nous attirant les garnements avides. Le fruit contenu dans cette bogue rouge, ce sont les noix de cajou. Voilà pourquoi elles excitent l'attirance des enfants dégourdis d'Aledjo, qui montent dans les branches à cinq ou six mètres de haut, pour chatouiller les anacardes du bout d'un long bâton, et les faire choir aux pieds des congénères, qui les gobent illico. Toute l'opération est programmée à l'heure de la prière du Foyer, pour rester hors de l'atteinte de la réprobation du blanc (assez platonique, la réprobation), surtout que nous n'avons pas l'intention, nous de monter dans l'arbre, ce qui à l'heure des attaques contre Tintin au Congo pourrait être racialement marqué.

(page 15). On ne peut promouvoir le bombardement du méchant blanc, à coup de noix, fut-elle de cajou, et non de coco ! Quant à assimiler les gentils cueilleurs d'anacarde à autre chose que des enfants du bon Dieu, horresco referens.

Les nouvelles par email des bons amis nous parviennent régulièrement. Et le blog a de plus en plus de visiteurs. Aujourd'hui, reçu des nouvelles de Nantes visiteurs de Syrie.

Pour nous, excursion à Kara. Petit à petit, c'est nous qui devenons guides pour les passants à Aledjo. Le marché n'a presque plus de secret, avec la Maman Joa pour les légumes, Modestine pour la quincaillerie, entre ses deux boutiques, l'une au centre, l'autre au marché, et les ressources en pagnes et autres tissu bazin, si apprécié ici.

Nous sommes maintenant "lâchés" pour accomplir le transport du gaz de la cuisine, et même la lourde responsabilité sur la maturité des concombres et ici, des ananas. Même avec les conseils de maman Joa, ce n'est pas gagné, c'est qu'elle veut nous les vendre ces ananas !