J 70 - Vendredi 12 janvier 2018

La liturgie de ce vendredi du Temps Ordinaire est sur le franchissement des clôtures et l'introduction dans les maisons, maçonnées solides ou posées sur le sable. En l'absence du Père  Benoit Dansou du Foyer, l'office du matin nous mène lentement vers le petit déjeuner et les activités du jour. 

Pour capitaliser le savoir-faire des anciens, en matière de maçonnerie, Emmanuel et Augustin rendent visite à Gabriel,  ancien maçon du Foyer. Il a participé à la grande époque de construction, avec le projet d'il y a cinquante ans. 

Marthe avait dit au Père Marcel : "Voyez grand". 

Cinquante ans plus tard, Gabriel est fatigué et alité depuis quelques jours. Il s'assied pour recevoir ses visiteurs. Il s'anime peu à peu en racontant son expérience. Très utile pour notre chantier à venir de clôture : ils étaient une équipe d'au moins douze hommes.

Au sol, ils scellaient une seule rangée de pierre, inclinée vers l'intérieur au niveau de la latérite du jardin, surmontée de trois rangées de moellons, moulés dans le béton malaxé sur place, puis le grillage. Ah le grillage,! Ses multiples arrangements, déboires, anecdotes, traversées,  résistance à la poussée de la tête des brebis, hauteur pour franchissement par les chèvres, braconnage des chats malgré tout, petits trous pour le transit des pamplemousses qui deviennent grands pour les chasseurs d'oiseaux à la fronde... Un sourire vient sur ses lèvres, c'est tout le vent d'une économie villageoise péri-Foyer qui se révèle. Cela sent l'épopée.

Voici Gabriel assis chez lui, dans sa maison d'Aledjo, lui, l'ancien maçon athlétique et courageux, dont le Foyer est à la fois la vie, et sa renommée de notable. Nul doute que on faire-part de décès mentionnera "ancien maçon du Foyer de Charité". L'architecture typique : une seule salle assez obscure, le sol en béton lissé, les murs blancs, petite fenêtre, un canapé bariolé, deux fauteuils en bois, une étagère avec une petite télé, une ampoule, un calendrier au mur, et c'est tout. A droite, il s'est levé pour nous raccompagner à l'extérieur. Le voilà, devant le rideau de la porte d'entrée. L'enduit extérieur, est en pisé au ton jauni par l'adjonction de la terre d'Aledjo. A gauche, la cour d'entrée dans la concession de Gabriel.

Régine commence des cours de soutien pour une des filles..