J 41 - jeudi 14 décembre 2017 - Igname et Manioc

Petite leçon d’agriculture igname, manioc et autres.

Comment cultiver un champ d’igname chez soi.

Voici d’abord la récolte.                                                                                                                           

 Avec votre houe que vous chérissez depuis l’âge de cinq ans, entamer la butte par le côté, avec délicatesse, et avec détermination. Les racines d’igname, qui sont la partie comestible, plongent jusqu’à cinquante centimètres vers le bas. Elles se sont développées à partir d’une couronne plantée au début de la saison des pluies précédente. C’est-à-dire vers février pour ce qui nous concerne, pour une récolte en décembre. Arrivées à maturité, une course de vitesse s’engage entre vous et les rats des champs, capables de vous dévaster un pied de deux ou trois kilos en une nuit. Voici la racine, qu’il faudra ensuite dépoussiérer, et stocker à l’abri. Peut se déguster en poudre, après séchage et passage au moulin du village (une moulinette de taille respectable, animée d’un moteur électrique). Peut également être frit, comme des tranches d’ananas, et servi en sauce, ou tout bêtement en frites, découpées dans la longueur. En cas de fringale en milieu de champ, ne pas hésiter à peler une racine. Même crue, elle vous en cale un petit coin, en attendant le déjeuner. Pour la prochaine saison, couper les ramifications aériennes (cela veut dire les branches) comme pour un rosier, et faire des boutures avec deux ou trois yeux, dont un ou deux referont des branches, et le reste de nouvelles racines.

                                                                           Le manioc, c’est pareil. Racines à peine plus petites. De même pour le mil aux hautes hampes au panache des fleurs et de graines rougeâtres agitées tel un roseau au gré de l’harmattan.

Au passage, à droite, un scorpion, délogé du frais de la tête de manioc, pauvre bête. La tête va servir de bouture pour la prochaine année, 

                                                                       La promenade se poursuit dans le jardin du foyer, ses grands arbres, frangipaniers, tulipiers, filoas, palmier aux branches croisées, et même pin d’Autriche. Couleurs douces sous l’ensoleillement grisé d’harmattan.

Régine apporte son bouquet à la Sainte Vierge de la Grotte.*