J 108 - Dimanche 18 février 2018

Pendant la Messe, difficile de se concentrer sur l'homélie : notre oiseau à grande queue virevolte allègrement. Bonne façon de se battre : Dieu premier servi, n'est-ce pas ? Et le sermon sur les derniers temps passe donc facilement.

Au sortir, des connaisseurs nous informent : c'est un calao, un des oiseaux emblématiques du Togo. Mais dès que notre objectif se pointe vers l'extérieur, plus de sire. Seul le nid vide est là. L'attente ne sera cependant pas inutile, puisque peu à peu, un xérus, ou rat palmiste se promène à distance compatible avec la focale de l'appareil. Sa longue queue touffue le fait prendre pour un écureuil. Il se régale des premières mangues, qu'il est seul à pouvoir atteindre, et chipoter aux chauve-souris, tout en haut des manguiers à la longue ramure.

Ensuite, rencontre de Bernadette, dont c'est la fête aujourd'hui. Son pagne aux couleurs liturgiques du Carême est agrémenté de fleurs de bougainvillées, disponibles alentour. Puis, c'est Jeanne que vous connaissez déjà aussi, avec son grand sourire. Elle souffre encore de la brûlure dont nous vous avions parlé, avec sa jambe droite qui l'élance méchamment. Elle fait face crânement, mais nous essuyons quand même un pleur. Peu à peu, je comprends comment photographier une personne à la peau noire : toujours mettre le flash, même en plein soleil.

Eh Régine, regarde la cascade de Bafilo, beaucoup moins difficile à atteindre que ce que le Petit Futé annonce, et beaucoup plus spectaculaire, avec sa belle piscine en pied de chute, que d'autres plus renommées vers le sud du Togo. Les fruits sont des anacardes, enfin mûrs, ramassés sous un anacardier, car, bien sûr pas question de récolter directement sur l'arbre, sauf quand ce sont les gamins d'Aledjo qui se faufilent sous le grillage pour les récolter à l'intérieur du Foyer, Ah les vilains ! Encore des nuages dans le ciel, mais pas de pluie, même si l'air du matin sent un peu l'humidité. Ah mon bon monsieur, le climat change ! Autrefois il pleuvait de mai presque jusqu'à décembre, tandis que maintenant, on a la même quantité d'eau, mais plus concentrée.