J 107 - Samedi 17 février 2018

Un grand vent à nouveau nous réveille. Du côté droit, et vers la gauche sur les photos. On nous a annoncé la fin de la saison sèche, avec la fin de l'harmattan, mais ce n'est pas encore gagné. Le thermomètre remonte, oui, mais pas l'humidité encore. Pas de pluie espérée. Les noix de cajou mûrissent imperceptiblement dans l'anacardier. La gorge continue à protester, et les muqueuses à râcler. Dire pour autant que la vie est dure à Aledjo serait exagéré ! 

Nous avons nos petits ennuis : bois qui disparaît vers le village, entr'autres.

Tout cela ronronne. C'est alors, c'est alors...

Au fil d'une promenade matinale dans le parc, pendant un ravissement de fleurs de frangipaniers et d'allées parsemées de feuilles mortes. Ce n'est pas l'automne, mais les feuilles tombent, l'herbe devient cendrée.

Nous sommes à l'affût de l'oiseau au bec crochu. On n'entreverra que ses ailes de cigogne, disparaissant entre les branches. Trop peu pour un espoir quelconque de photo.

Romaine faisait son footing quotidien, et la voici de face, dans le sens aller. Parce qu'à son retour, plus question de footing, ni de photo. La revoici cendrée elle aussi, défigurée par la peur. Elle décrit de ses mains, en burundais parfait, un serpent s'agitant en cercles concentriques. C'est si affolant que l'on ne s'approchera qu'avec le coeur battant, du théâtre des opérations, jetant prudemment une grosse pierre pour estourbir l'assaillant. Rien ne bouge. Il faudra encore attendre une branche, pour enfin oser, de l'extrémité, du plus loin possible, retourner l'animal, déjà chaud dirais-je mais encore élastique. Ce n'est que le cadavre d'un naja argenté à anneaux roses. Un bon mètre de long et 1 kilo 800. Le berger l'aura tué lors de sa ronde matinale. On me dit que c'est un serpent lent, qui, lorsqu'il est vivant, se redresse et crache de loin son venin... Mais là, il est mort, et bien mort !